Les 20 et 21 septembre derniers se tenait, à Quito, un séminaire consacré à la formation et à la gestion d’écoles de formation judiciaire. Il avait vocation à présenter aux pays d’Amérique latine comment la coopération franco-équatorienne a permis d’accompagner la réforme de l’École de la Fonction Judiciaire Equatorienne (EFJ).
A l’issue de trois années d’une collaboration fructueuse entre les écoles française et équatorienne, le Conseil de la Judicature de la République d’Équateur (Consejo de la Judicatura de Ecuador : CJE) et l’ENM ont souhaité organiser un séminaire pour clôturer la réforme de l’EFJ et partager cette expérience avec les acteurs judiciaires de la région.
Programme
La première demi-journée, élargie aux représentants du pouvoir judiciaire équatorien, réunissait des procureurs, juges, formateurs et avocats équatoriens ainsi que des représentants des écoles de formation judiciaire de sept pays de la région : l’Argentine, Cuba, le Mexique, le Panama, le Pérou, l’Uruguay et le Venezuela. Les 120 participants, répartis dans trois ateliers, ont évoqué les grands principes de la formation initiale et continue des juges et procureurs, ainsi que les méthodes pédagogiques contribuant à l’acquisition de compétences essentielles à la magistrature.
La suite du séminaire été consacrée aux trois années de coopération entre l’ENM et l’EFJ, en traitant trois thématiques clés : l’institutionnalisation d’une école de formation judiciaire, la méritocratie et la formation comme garantie de la légitimité du magistrat. L’occasion de présenter le travail réalisé dans le cadre des nombreuses missions d’assistance en matière d’administration, d’organisation et, plus spécifiquement, d’ingénierie pédagogique menées par les experts de l’ENM.
Des enjeux communs
La richesse des échanges a permis d’identifier les différences, les similitudes, les difficultés rencontrées mais également les enjeux partagés des écoles de formation judiciaire d’Amérique latine et française. « A la différence de la France, les pays d’Amérique latine présents lors du séminaire ont un système judiciaire accusatoire. L’un des objectifs de ce séminaire était de montrer que malgré cette différence nous pouvons travailler ensemble sur des principes communs de formation des magistrats qui puissent garantir leur l’indépendance, leur compétence et leur impartialité »explique Erick Martinville, magistrat chargé de mission au département international de l’ENM.
À l’issue de la réunion, Patricia Andrade Baroja, Directrice de l’EFJ a souhaité qu’une déclaration de principes de la formation judiciaire soit rédigée et présentée au Sommet judiciaire latino-américain. Une volonté qui s’inscrivait dans un mouvement de fond, la première déclaration mondiale définissant les principes universels de la formation judiciaire ayant été adoptée le 8 novembre dernier par l’Organisation internationale de la formation judiciaire (IOJT).
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